Le père de la fillette était interrogé sur les errements de l’enquête, durant laquelle la piste du tueur en série a été ouverte et refermée plusieurs fois. Eric Mouzin, qui ne souhaite pas régler ses comptes avec la justice, veut simplement savoir « où est Estelle« .
« Maintenant on sait qui c’est. Il faut qu’il dise où est Estelle, c’est la seule chose importante », a-t-il fait savoir à l’AFP.
Des détails inédits révélés par Monique Olivier
La semaine dernière, Monique Olivier, 71 ans, a accusé son ex-mari dans le bureau de la juge d’instruction. L’ancienne épouse de Michel Fourniret a assuré que ce dernier avait bien séquestré et tué Estelle en 2003, à Ville-sur-Lumes, dans les Ardennes.
Dans son récit, Monique Olivier a livré à la magistrate des détails inédits qui accréditent sa version. Parallèlement, l’ADN d’Estelle Mouzin, âgée de 9 ans lors de sa disparition, a été identifié sur un matelas saisi en 2003 dans la maison de « l’Ogre des Ardennes ».
Ce mardi 25 août, les avocats de Michel Fourniret, en partie passé aux aveux, ont appelé à la « prudence ». Leur client, mis en examen en novembre dernier pour « enlèvement et séquestration suivis de mort », doit bénéficier de « la présomption d’innocence ». « Les informations diffusées dans la presse à notre grande surprise doivent être abordées avec prudence et les plus grandes précautions », ont souligné Me Vincent Nioré et Me Cédric Labrousse.
« Où est Estelle ? », s’interroge son père
De son côté, le père de la fillette disparue sur le chemin de l’école à Guermantes (Seine-et-Marne), attend désormais que Michel Fourniret parle.
Interrogé sur les errements de l’enquête, au cours de laquelle Michel Fourniret a été soupçonné plusieurs fois, Eric Mouzin a jugé que ce n’était pas « le moment des règlements de comptes ».
Après avoir déposé plainte contre l’Etat pour « faute lourde » à cause de sa « mauvaise gestion de l’enquête », le père d’Estelle Mouzin souhaite désormais savoir où se trouve sa fille. Le tueur, qui a toujours fait preuve de mutisme dans cette affaire, dira-t-il enfin « où est Estelle » ?
Si Michel Fourniret reconnaissait son rôle dans la disparition de la fillette en expliquant où se trouve son corps, alors ses aveux mettraient un terme à 15 ans d’enquête. Une vaste instruction qui aura nécessité pas moins de 85 tomes de procédures, huit juges d’instruction et 85 000 pages de rapports.
