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« Ils sont devenus indésirables » : une piscine municipale interdit l’entrée aux visiteurs de nationalité française


Depuis le 4 juillet, une piscine suisse a pris une décision radicale : interdire l’entrée aux visiteurs français, accusés d’incivilités. Une mesure qui enflamme les réseaux et ravive les tensions entre frontaliers. Mais que s’est-il vraiment passé derrière les grilles de la piscine de Porrentruy ?

Depuis le jeudi 4 juillet, la piscine municipale de Porrentruy, dans le canton du Jura en Suisse, refuse l’accès aux non-résidents. Une décision annoncée par le maire Lionel Maître, qui vise, selon lui, à rétablir le calme et garantir la sécurité des baigneurs.

Officiellement, seuls les résidents suisses et les travailleurs frontaliers disposant d’un permis de travail peuvent continuer à profiter du bassin. Les touristes étrangers, eux, devront présenter une carte de vacancier pour entrer. Quant aux Français ne répondant pas à ces critères ? C’est l’exclusion pure et simple.

🔥 Des incivilités à l’origine de l’interdiction

La décision ne sort pas de nulle part. Selon le maire, plusieurs incidents ont été signalés depuis le début de l’été. Harcèlement envers des jeunes femmes, comportements violents, usage de langage grossier, baignades en sous-vêtements… Autant d’éléments qui ont poussé la municipalité à agir.

« On ne cible pas uniquement les Français. Il y a aussi des jeunes de Porrentruy qui se comportent mal », a précisé Lionel Maître dans la presse locale.

Mais dans les faits, la majorité des plaintes visait des individus venus du Territoire de Belfort et du Doubs. Le maire assure qu’il a tenté de calmer les tensions en embauchant jusqu’à deux agents de sécurité. Sans succès.

🧾 « C’est injuste » : la réaction des frontaliers

Côté français, la mesure est perçue comme injuste, voire discriminatoire. Plusieurs témoignages recueillis par la presse suisse rappellent une situation déjà vécue en 2020, lorsque la piscine avait été interdite aux frontaliers durant la pandémie.

« On nous a clairement dit : si vous n’êtes pas contents, retournez en France. Ils auraient dû punir les fauteurs de troubles, pas tout le monde », déplore Yacine, un jeune homme originaire de Delle, interrogé à l’époque par le média Watson.

Ce sentiment d’amalgames est renforcé par la frustration de ceux qui, bien que respectueux des règles, se retrouvent aujourd’hui exclus.

🏗️ Entre sécurité et saturation : les raisons du maire

Au-delà des débordements, la municipalité invoque aussi la capacité d’accueil du site. Avec un maximum de 1 000 personnes autorisées, le maire souhaite réserver l’accès à ceux qui paient des impôts à Porrentruy.

« Les habitants veulent profiter de leur piscine en toute quiétude. Ils la financent, c’est légitime », explique Lionel Maître.

Il insiste sur le caractère provisoire de cette mesure, valable jusqu’au 31 août, tout en laissant entendre qu’elle pourrait être prolongée si la situation ne s’améliore pas.

🧩 Une mesure qui pose plus de questions qu’elle n’en résout ?

Cette interdiction soulève un débat plus large : comment concilier accueil du public, respect des règles et sécurité ?
Punir collectivement reste une décision controversée, surtout en période estivale, où les frontières culturelles sont censées s’effacer au profit du partage.

Reste à savoir si la réouverture prochaine de la piscine de Delle, en France, allégera la pression sur les infrastructures suisses. En attendant, une chose est sûre : cette affaire ne laisse personne indifférent.

📌 À retenir :

  • ❌ Interdiction aux non-résidents, notamment les Français, depuis le 4 juillet.

  • 🛑 Motifs : incivilités, sécurité, capacité d’accueil.

  • 📍 Seuls les résidents, frontaliers avec permis, et touristes avec carte sont autorisés.

  • 💬 Une mesure temporaire